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Liza Michael, nous vous remercions de bien vouloir accepter cette interview Art 'n Show. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots :
Le spectacle vivant, la scène sont ma passion : j'ai reçu une formation dans 3 de ses disciplines: le chant, le théâtre et la danse. Et je fais ce métier depuis... toujours (petite, je faisais partie d'une troupe d'enfants). Je suis une "boulimique" de boulot.Une partie du public vous a découvert lors de la publicité du téléphone portable Bouygues, dans le rôle merveilleux de la Diva. Arrivez-vous à vous détacher professionnellement de cette image de vous, certes, extrêmement valorisante ?
Tout d'abord, précisons que "la pub", ça n'est pas mon métier; et les personnes qui ne me connaissent pas personnellement ne peuvent pas faire l'association entre moi en civil et moi en "Diva" (non, je n'utilise pas mon portable en pose devant les affiches Bouygues... ). Professionnellement, il est vrai que la pub en général, ça n'est pas toujours bien vu; mais, après y avoir réfléchi, je me suis dit que ça ne "ternirait pas mon image" dans la mesure où cette campagne présente une facette de moi que j'utilise parfois dans mes spectacles: je chante et... oui, je porte parfois de belles robes... Et puis, il y a de l'humour (je me fais fusiller du regard par un des passagers de l'aéroport que j'embête un peu à force de chanter...) bref, c'est une pub plutôt sympa, bien réalisée, et qui montre un aspect de mon registre.
Pour un artiste, qui comme vous, possède plusieurs talents, est-il aisé, en France, de convaincre un casting director de sa réelle multicompétence ?
Non, ce n'est pas très facile. Il faut, de toutes façons, bien préparer son casting. Je conseille aux jeunes artistes de cibler leur casting avec pratiquement un CV différent par casting, d'oser poser des questions pour mieux préparer le rôle pour lequel on auditionne. Et, puis, le jour J, donner, tout donner sans complexe, sans s'excuser de ne pas savoir ceci ou cela, essayer, tenter. Et si on se sait vraiment pas faire quelque chose, simplement dire "je ne sais pas". Cela fera gagner du temps à chacun ! Nos périodes d'intercontrats nous permettent de bénéficier de formations pour justement nous améliorer et peaufiner nos techniques. Pas de complexe ! Ce que nous ne savons pas aujourd'hui, nous l'apprendrons demain.
Justement, vous, Liza, comment gérez vous vos intercontrats ?
En période de travail, on fonce, on a plus le temps de prendre du recul, on vit sur ses acquis professionnels. Tout va vite ! On est "au taquet". Et les périodes d'intercontrats sont, pour moi, des périodes précieuses pendant
 lesquelles je peux me "ré-ouvrir" à de nouvelles techniques professionnelles, satisfaire ma curiosité intellectuelle. Je continue alors à me construire. Ces périodes sont également indispensables pour faire la transitionse reposer, reprendre un nouveau souffle, et, se mettre en danger sans se fragiliser. Par exemple, récemment, je me suis inscrite dans des cours en anglais de théâtre (chez FACT, 65 rue de Reuilly, Paris 12e d'après la méthode "Stanislavski"). J'ai préféré suivre des cours hebdomadaires pour me forcer à changer mes habitudes et pas simplement me "rafraîchir" pendant quelques semaines. J'ai besoin, régulièrement, de me remettre en question, et j'utilise ces périodes pour cela.
D'après vous, quels sont les ingrédients de la recette de l'excellence d'une pratique artistique ?
L'excellence n'est pas un état de fait. C'est un point derrière lequel il faut courir sans jamais l'atteindre ! Etre douée ne suffit pas. Il faut travailler dur, constamment, en plus d'un "quelquonque" talent. Bien sûr, on peut avoir la "chance" de tomber sur un "super plan" où nos capacités innées seraient suffisantes. Peut être même rebondir sur deux ou trois "coups" du même type. Mais après ? Souvent plus rien ! Pour pouvoir ne pas se laisser enfermées par ces fameuses "capacités innées" dont il est trop facile de faire le tour car mal utilisées, il faut les enrichir; et pour ça (on vous l'avait bien dit pourtant dans le générique de "Fame"): Il faut toujours continuer, voire commencer- il n'est jamais trop tard - à T.R.A.V.A.I.L.L.E.R !!. Le "talent" c'est comme une relation amoureuse, ça s'entretient !
Votre métier est-il utile ?
Je l'espère, je le crois. Nous proposons une autre vision des choses. Le spectateur peut sortir, d'un spectacle, un tout petit peu différent de l'état dans lequel il y est entré. Pendant un temps donné, on peut le transporter ailleurs, c'est comme une parenthèse que l'on offre. Mais cela ne veut pas dire "gommer" les problèmes, les endormir. Notre fonction n'est pas anesthésique ! Je préfère penser que nous sommes préposés aux "Réveils sans douleurs".
Quelle est la source de votre plaisir dans l'exercice de votre profession ?
Il y a un tout d'abord plaisir égoïste. Je dirais d'ordre physiologiste. En scène où les situations sont souvent plus exacerbées, on a "l'obligation professionnelle" d'atteindre des états que nous devons refreiner dans le cadre de la vie de tous les jours.
Et il y a le plaisir du partage avec le public, au théâtre. Si le rôle le permet, j'aime regarder ce public dans les yeux, même au dernier rang. A chaque regard croisé, il y a échange d'énergie, d'adrénaline. Je ne sais pas si les spectateurs mesurent toujours bien l'intensité de leur rôle .Le public, au théâtre, n'est pas "voyeur": nous partageons en commun accord un moment privilégié, il fait partie intégrante du spectacle.
Et puis, en scène, on a la possibilité de s'adresser à plein de gens différents !
Sur scène, il y a différents types de personnage, les "gentils" mais aussi les "méchants". Comment appréhendez vous ces rôles moins sympathiques. La scène c'est une façon de réhabiliter les "méchants". Pour jouer ce type de rôle, il faut tout particulièrement apprendre à comprendre le personnage. Et bien souvent, on finit par l'aimer, à éprouver une certaine tendresse pour lui. Car c'est un être humain que l'on doit rencontrer et non une idée.
Quel est le rôle le plus éloigné de votre personnalité que vous avez eu plaisir de jouer ?
J'ai joué le rôle d'une femme ministre suisse allemande, stricte & plus ou moins mesurée... dont je tairais ici le nom !
Vous avez décidément plusieurs cordes à votre arc : la comédie, le chant et la danse. Quelles sont les orientations que vous souhaitez donner à votre carrière ?
- Me re-tourner vers le théâtre au sens strict
- Jouer dans une "vraie" comédie musicale où la partie théâtrale ne serait pas la dernière roue du carrosse...ceux qui ont vu la fabuleuse Glen Close dans un extrait de la comédie musicale "Sunset Boulevard" savent que c'est vers cela qu'il faut tendre: chanter et jouer avec le même bonheur.
C'est une question de volonté de départ, de travail, et de discipline... (Ja! ché des zorichines alémaniques...)
- Et puis, je voudrais écrire... |
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